Après le gel imposé par la pandémie de Covid-19, j’étais impatient de reprendre et développer ma consommation culturelle, vilaine expression pour désigner le plaisir d’assister à des concerts.
Après avoir amorcé le processus à Lucerne dans les mois précédant la pandémie (Andris Nelsons, Martha Argerich, Igor Levit), j’ai pris l’initiative de m’abonner aux Grands Concerts de l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL) pour la saison 2021/2022. Retraité, je me suis accordé un abonnement Allegro (8 concerts) à une excellente place au balcon.
Mon premier concert à Lausanne (dans la salle Métropole) correspondait à l’entrée en fonction de Renaud Capuçon comme directeur artistique de l’OCL.
Premier point, pour moi qui ne suis pas familier des lieux, il a d’abord fallu trouver l’entrée dévolue au balcon du côté de la Place Bel-Air. Une fois trouvée, la suite était fluide. Contrôle du pass Covid et du billet d’entrée, comme au match de foot.
Reste alors à situer la place qui m’est attribuée. Je constate qu’elle est excellente, ma vision profitant d’une ouverture partageant les places de la loge D. Principal souci : ayant accédé par le haut, je n’ai pas passé par le vestiaire et, une fois tout le monde en place et le concert entamé, il s’avère rapidement que la salle s’apparente à une fournaise. J’ai l’impression de transpirer autant que dans le sauna où j’ai fini ma matinée ! J’essaierai de mieux choisir mon habillement les prochaines fois.
Je n’ai évidemment aucune compétence pour m’exprimer sur la qualité du concert. À mes oreilles de profane, dans une formation réduite (sans les vents) pour les concerti de Bach, il y avait une bonne pulsation et une exécution impeccable avec un Renaud Capuçon qui évitait d’en rajouter. Sobriété de bon aloi.
La découverte de la soirée était l’œuvre d’Arvo Pärt Tabula Rasa. Pour de la musique que l’on peut encore qualifier de contemporaine, cela reste accessible aux oreilles d’une grande majorité du public. La lecture préalable de sa présentation dans le programme aide à appréhender les deux parties de l’œuvre. Le profane que je suis ressent cela un peu comme une musique de film, parfois un peu répétitive, voire avec des effets de boucles hypnotiques. Renaud Capuçon et François Sochard (premier violon solo de l’OCL) se répondent avec une grande attention réciproque et d’infinies nuances.
Après l’entracte, les vents et le percussionniste complètent l’orchestre à cordes pour interpréter la Symphonie No 4 de Felix Mendelssohn (l’Italienne). Le premier mouvement est celui qui m’a le plus séduit. Renaud Capuçon soigne les contrastes et obtient un résultat éclatant de la part des 40 musiciens (seulement). Les deux mouvements centraux m’ont semblé un peu ternes, mais je ne saurais dire si c’est dû à l’écriture ou à l’exécution. La symphonie se termine par un presto bien envoyé, quoique moins enthousiasmant que son entame.
En résumé, je me réjouis déjà des autres concerts et me félicite de mon investissement : une soixantaine de francs pour une telle soirée, à un emplacement aussi avantageux, cela s’avère très raisonnable ! Et puis, par rapport à la galerie du KKL à Lucerne, la proximité est un privilège supplémentaire…
Comme les images en attestent, Arte a diffusé le concert du mercredi (j’ai assisté à celui du jeudi).
Il reste accessible jusqu’au 15 décembre 2021.