Abou Simbel

Les temples d’Abou Simbel sont deux monuments massifs taillés dans la roche du Nil, situés près de la frontière soudano‑égyptienne, à environ 230 km au sud‑ouest d’Assouan. Ils ont été commandés par le pharaon Ramsès II (règne 1279–1214 av. J.-C.) pour immortaliser sa puissance et assurer son culte après la mort.

En 1258 av. J.-C., Ramsès II a fait ériger ces deux temples à l’endroit où il avait remporté une victoire décisive contre les Hittites (la bataille de Qadesh). Le temple principal, dédié à Ramsès lui‑même, est orienté vers le lever du soleil du 22 janvier (sa fête d’anniversaire) ; chaque année, les rayons du soleil traversent la salle intérieure et illuminent la statue du pharaon, symbole de sa divinité solaire. Le second temple, plus petit, rend hommage à la déesse Hathor et à la reine Néfertari, épouse de Ramsès, qui était d’origine nubienne.

Le grand temple est taillé dans un mur de grès rose, il mesure environ 30 m de haut et 40 m de largeur. La façade est dominée par quatre statues colossales de Ramsès II, chacune haute de 20 m, flanquées de deux statues plus petites représentant la déesse Isis et le dieu Horus. L’intérieur comporte une salle hypostyle, un sanctuaire avec la statue de Ramsès assis sur un trône, entourée de bas-reliefs illustrant les campagnes militaires, les offrandes et les rites religieux.

Le petit temple est dédié à Néfertari et à Hathor, il possède également une façade avec deux statues de la reine, chacune de 10 m de hauteur, ainsi que des représentations d’Hathor sous forme de vache et de lionne.

Les bas-reliefs montrent la reine en tant que protectrice de la Nubie et soulignent son rôle diplomatique entre l’Égypte et les peuples du Sud.

Dans les années 1960, la construction du barrage d’Assouan menaçait d’inonder les temples. Une campagne internationale de sauvetage, dirigée par l’UNESCO, décida de les découper en 67 blocs pesant chacun jusqu’à 30 t, puis de les réassembler à 65 km en amont, sur un site artificiel plus élevé. Le chantier, achevé en 1968, a permis de préserver les monuments tout en conservant leurs alignements astronomiques.

Modèle réduit du musée d’Assouan montrant le site original du temple d’Abu Simbel (sous l’eau), et le nouveau site (Wikimedia).
Documentaire produit par la Télévision Suisse Romande en 1965 (Henri Stierlin, Pierre Barde)

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